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La clé des songes
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2 mai 2012

La liste de mes envies

La liste de mes envies

                                  

 

La liste de mes envies  raconte l'histoire de Jo qui a une petite mercerie à Arras. Jo n'est ni jolie, ni moche elle mène une vie ordinaire, mais elle aime la vie comme elle est. Jo est mariée à Jocelyn et a eu deux enfants de lui qui mènent maintenant leurs vies d'adultes. Dans la vie, elle aime les choses simples. Elle tient un petit blog dans lequel elle transmet sa passion pour la mercerie. Un jour par le plus grand des hasards elle joue à la loterie et gagne un peu plus de 18 millions d'euros. 

De nos jours l'argent peut rendre heureux comme malheureux et Jo est une des personnes qui en a conscience.

D'abord abasourdie, elle choisit de cacher la nouvelle à son entourage, dans un premier temps, puis de dresser des listes de ses envies, jusqu'au moment où le ciel lui tombe sur la tête sous forme d'une trahison inattendue... 

                                                        ¨    

Extrait ...

"On se ment toujours.Je sais bien, par exemple, que je ne suis pas jolie. Je n’ai pas des yeux bleus dans lesquels les hommes se contemplent ; dans lesquels ils ont envie de se noyer pour qu’on plonge les sauver. Je n’ai pas la taille mannequin ; je suis du genre pulpeuse, enrobée même. Du genre qui occupe une place et demie. J’ai un corps dont les bras d’un homme de taille moyenne ne peuvent pas tout à fait faire le tour. Je n’ai pas la grâce de celles à qui l’on murmure de longues phrases, avec des soupirs en guise de ponctuation ; non. J’appelle plutôt la phrase courte. La formule brutale. L’os du désir, sans la couenne ; sans le gras confortable.Je sais tout ça.Et pourtant, lorsque Jo n’est pas encore rentré, il m’arrive de monter dans notre chambre et de me planter devant le miroir de notre armoire-penderie - il faut que je lui rappelle de la fixer au mur avant qu’n de ces jours, elle ne m’écrabouille pendant ma contemplation.Je ferme alors les yeux et je me déshabille doucement, comme personne ne m’a jamais déshabillée. J’ai chaque fois un peu froid ; je frissonne. Quand je suis tout à fait nue, j’attends un peu avant d’ouvrir les yeux. Je savoure. Je vagabonde. Je rêve. Je revois les corps émouvants alanguis dans les livres de peinture qui trainaient chez nous ; plus tard, les corps plus crus des magazines.Puis je relève doucement mes paupières, comme au ralenti.Je regarde mon corps, mes yeux noirs, mes seins petits, ma bouée de chair, ma forêt de poils sombres et je me trouve belle et je vous jure qu’à cet instant, je suis belle, très belle même.Cette beauté me rend profondément heureuse. Terriblement forte.Elle me fait oublier les choses vilaines. La mercerie un peu ennuyeuse. Les parlottes et le loto de Danièle et Françoise - les jumelles qui tiennent le salon Coiff’ Esthétique voisin de la mercerie. Elle me fait oublier les choses immobiles, cette beauté. Comme cette ville épouvantable, sans aéroport ; cette ville grise d’où l’ont peut ne s’enfuir et où personne n’arrive jamais, aucun voleur de cœur, aucun chevalier blanc sur un cheval blanc.Arras. 42 000 habitants, 4 hypermarchés, 11 supermarchés, 4 fast-foods, quelques rues médiévales, une plaque rue du Miroir-de-Venise qui indique aux passants et aux oublieux qu’ici est né Eugène-François Vidocq le 24 juillet 1775. Et puis ma mercerie.Nue, si belle devant le miroir, il me semble qu’il suffirait juste de battre des bras pour que je m’envole, légère, gracieuse. Que mon corps rejoigne ceux des livres d’art qui traînaient dans la maison de mon enfance. Il serait alors aussi beau qu’eux ; définitivement.Mais je n’ose jamais.Le bruit de Jo, en bas, me surprend toujours. Un accroc dans la soie de mon rêve. Je me rhabille à la va-vite. L’ombre couvre la clarté de ma peau. Je sais la beauté rare sous mes habits. Mais Jo ne la voit jamais.Une fois, il m’a dit que j’étais belle. Il y a plus de vingt ans et j’avais un peu plus de vingt ans. J’étais joliment vêtue, une robe bleue, une ceinture dorée, un faux air de Dior ; il voulait coucher avec moi. Son compliment eut raison de mes jolis vêtements.Vous voyez, on se ment toujours.Parce que l’amour ne résisterait pas à la vérité."

                                                        ¨

J'ai pris un énorme plaisir à lire ce roman sur un week-end car je n'ai pas pu m'en détacher avant la fin. Le sujet peut sembler banal, pourtant j'ai accroché tout de suite à l'histoire car le style d'écriture est simple et agréable. C'est un véritable moment de fraicheur, de légèreté et d'humour parfois grinçant.

Ce roman est une belle leçon de morale. Difficile de changer totalement de vie sans faire d'erreur. Il ne suffit pas de penser aux choses que nous aimerions avoir, à la nouvelle vie que nous aimerions mener, mais il faut surtout penser à ce que nous pourrions perdre ... car comme on le sait, l'argent ne fait pas toujours le bonheur. 

Je vous conseille ce livre à lire très vite le temps d'un week-end, vous ne le regretterez pas. 

 

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Commentaires
F
Je vais me le procurer pour les vacances car pour l'instant pas bcp de temps pour la lecture...merci pour tes renseignements!!
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